La sculpture représente un garçon souriant, les pieds enfoncés dans une cuve pour presser le raisin. Bartolini a réalisé trois différentes versions en marbre à partir de ce modèle en plâtre : une réalisée au début des années 1920 pour le comte James-Alexandre de Pourtalès-Gorgier, probablement à identifier avec celle qui se trouve aujourd’hui au musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg une autre dans une collection privée, et enfin une dernière, exécutée entre 1842 et 1844 pour le collectionneur de Brescia Paolo Tosio (Brescia, Pinacothèque Tosio Martinengo), qui connut un grand succès et fut considérée comme un exemple de la poétique de Bartolini, centrée sur la « beauté naturelle », c’est-à-dire l’imitation directe de la nature, par opposition à la « beauté idéale » néoclassique.

Le « Fouleur de raisin » révèle le grand intérêt de Bartolini pour la sculpture de la Renaissance, rappelant notamment le David en bronze de Verrocchio (Florence, musée du Bargello, vers 1465) par le geste de la main posée sur la hanche et la pose déséquilibrée du personnage.